D'un point de vue à l'autre

"Le verbe lire ne supporte pas l’impératif. Aversion qu’il partage avec quelques autres : le verbe « aimer »… le verbe « rêver ».
On peut toujours essayer, bien sûr. Allez-y : « Aime-moi ! », « Rêve ! », « Lis ! Mais lis donc, bon sang, je t’ordonne de lire ! »
Monte dans ta chambre et lis !
Résultat ?
Néant. Il s’est endormi sur son livre. La fenêtre, tout à coup, lui a paru immensément ouverte sur quelque chose d’enviable. C’est par là qu’il s’est envolé. Pour échapper au livre. Mais c’est un sommeil vigilant : le livre reste ouvert devant lui. Pour peu que nous ouvrions la porte de sa chambre, nous le retrouverons assis à son bureau, sagement occupé à lire. Même si nous sommes monté à pas de loup, de la surface de son sommeil il nous aura entendu venir.
Alors, ça te plaît ?
Il ne nous répondra pas non, ce serait un crime de lèse-majesté. Le livre est sacré, comment peut-on ne pas aimer lire ? Non, il nous dira que les descriptions sont trop longues.
Rassuré, nous rejoindrons notre poste de télévision. Il se peut même que cette réflexion suscite un passionnant débat entre nous et les autres nôtres…
Il trouve les descriptions trop longues. Il faut comprendre, nous sommes au siècle de l’audiovisuel, évidemment, les romanciers du XIXe siècle avaient tou à décrire…
Ce n’est pas une raison pour le laisser sauter la moitié des pages !

Ne nous fatiguons pas, il s’est endormi. "

Daniel PENNAC, Comme un roman

Racontez cette scène en vous mettant à la place de l'enfant et en lui faisant exprimer ses sentiments et ses réflexions.

On m'ordonna de monter dans ma chambre et de lire. Je ressentais comme un sentiment d'injustice et de colère. Je commençais à m'interroger :Pourquoi étais-je obligé de lire? Pourquoi mes parents avaient-ils le droit de regarder la télé et pas moi? Pourquoi la lecture était-elle importante?Mes questions restaient sans réponses.
A cet instant là, j'avais envie de descendre pour regarder la télé mais je me rappelais que je n'en avais pas le droit. Il fallait que je lise ce livre. Pourtant je ne voulais pas, je n'avais pas la tête à ça ce soir là. Résultat, je m'endormis sur mon livre.
Tout à coup la fenêtre me parut immensément ouverte sur quelque chose d'enviable. Je pouvais voir un magnifique château. c'était si beau, je n'avais jamais vu ça de ma vie. Pour je ne sais quelle raison, j'étais attiré. Alors c'est par là que je me suis enfui, pour échapper au livre. Je rêvais.

Je laissais le livre ouvert devant moi. Je dormais mais seulement à moitié, au cas ou mes parents rentreraient dans ma chambre pour voir si je lisais. Avec un sommeil léger, je pourrais les entendre monter l'escalier, même à pas de loup. A ce moment là, je me précipiterais à mon bureau et je ferais semblant de lire.
Quand mes parents me demandèrent si ça me plaisait, je ne leur dis pas non car pour eux, la lecture est quelque chose de sacré. Je leur dis juste que les descriptions étaient trop longues. J'espérais qu'ils me croyaient et qu'ils étaient rassurés. Ainsi, ils ont pu redescendre regarder la télévision.

En ce qui me concerne, je préfère regarder la télé plutôt que d'être forcé par mes parents à lire un livre. La lecture doit être un plaisir avant tout et non une obligation.
J'ai été dans l'obligation de mentir à mes parents. Je ne suis vraiment pas fier de moi. Je crois que j'ai été envahi par la peur de les décevoir car pour eux la lecture est quelque chose d'important. Mais je n'ai pas trouvé d'autre solution que de leur mentir.
Diane